Le riz de Camargue : le superaliment made in France
Le riz, qui fait partie des aliments les plus consommés au monde, a fait son apparition assez tardivement en France. Une seule région aujourd'hui produit la totalité du riz « made in France », la Camargue.
L’été dernier, je suis tombé amoureux de la ville d’Arles, un véritable coup de foudre. Cette ville historique, multicolore, accueillante et vivante est remarquablement belle. Arles c’est l’art, la mode et la photographie, mais c’est aussi une ville jeune dont les remparts abritent beaucoup de joie de vivre. Ses ruelles pittoresques vous invitent à flâner dans les petites boutiques, au milieu des parfums de lavande, de soleil et de pâtisserie, et des airs de musique. Aux portes de la ville, on trouve une autre attraction touristique mondialement connue : les rizières camarguaises.
Le delta de Camargue, une beauté naturelle et émouvante
Avec la voiture (qu’il vous faudra par ailleurs garer à l’extérieur des remparts de la ville dans laquelle la circulation a été limitée de façon exemplaire) vous pouvez rejoindre en moins de 30 minutes le cœur du Parc naturel régional de Camargue et, juste à côté, les étangs et les marais salants camarguais. Le riz et le sel sont les trésors de la région, et cet écrin de nature entre le Rhône et la mer vous touchera en plein cœur : les zostères et les pousses de riz sont bercées par le vent, au loin, les taureaux noirs broutent dans la verdure et les flamands roses forment de grands groupes sur les bancs de sable et les salins que l’eau laisse apparaître en de nombreux endroits. Les flamands roses (Phoenicopterus roseus) sont une des environ 340 espèces d’oiseaux de la faune camarguaise, qui compte également neuf espèces de hérons que l’on voit souvent traverser le ciel. Dans cette réserve naturelle de 13 000 hectares, on peut également observer (et monter !) de petits cheveux blancs : les Camargues. Pour une excursion pédagogique, tournez-vous vers les itinéraires de découverte, les sites d’observation et les expositions du parc, notamment au Musée de la Camargue et à la Maison du Riz.
Le riz de Camargue — Qualité et diversité
Les fameuses rizières s’étendent à perte de vue. Aujourd’hui, 75 % de la production de riz française est cultivée en Camargue, dont 55 % sur la commune d’Arles. La région offre la combinaison parfaite de longues heures d’ensoleillement, de températures stables et de Mistral, un vent qui souffle sans cesse sur le delta, entre le fleuve et la mer. Il garde les pousses de riz au sec et les protège des nuisibles. Trois sortes de riz sont actuellement cultivées : blanc, noir et rouge. Né d’une mutation naturelle il y a de nombreux siècles, le riz rouge de Camargue jouit désormais d’une réputation mondiale. Depuis 2000, ce produit haut de gamme et issu de l’agriculture biologique est également protégé par le label IGP (Indication Géographique Protégée).
Du soleil, du vent et de l’eau — La culture du riz de Camargue
Le riz de Camargue tel que nous le dégustons aujourd’hui n’est apparu qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Des stocks de riz importés pendant la guerre et restés sur place après le départ des soldats, ainsi que les revendications d’indépendance de l’Indochine, qui était alors encore une colonie française, ont éveillé l’intérêt des habitants du delta de Camargue pour les cultures ancestrales de céréales. Des systèmes d’irrigation et des stations de pompage furent conçus dès 1945 dans le cadre du plan Marshall, et 15 ans plus tard, la zone de riziculture la plus importante d’Europe avait vu le jour.
Jusqu’à présent, les producteurs de riz bénéficient de conditions climatiques idéales. Pour pousser, le riz a surtout besoin de chaleur, d’eau où plonger ses racines et de vent pour bercer ses pousses. Le semis a lieu mi-avril. Quelques jours auparavant, les producteurs inondent les champs avec l’eau du Rhône. Chauffée par le soleil, cette eau atteint alors 15 à 17 °C, soit la température nécessaire à la germination. Quatre semaines plus tard, les riziculteurs laissent l’eau se retirer lentement. Les pousses, qui flottaient dans l’eau, prennent alors racine dans la terre. Les rizières sont ensuite inondées une seconde fois et la floraison a lieu pendant la deuxième quinzaine d’août. Le processus total jusqu’à la récolte dure entre 130 et 150 jours. Le riz est ensuite décortiqué et pelé pour être vendu. Le riz complet brun est particulièrement intéressant d’un point de vue énergétique, mais ce n’est pas le seul. D’autres sortes de riz sont également de véritables superaliments et contiennent de nombreux nutriments et minéraux, notamment du magnésium, du potassium, du fer, du zinc et de la vitamine B1. Le riz renforce les défenses immunitaires, est bon pour le cœur et le système nerveux, et prévient l’apparition de crampes musculaires.
Se procurer et préparer du riz de Camargue
Aromatisé et épicé, le riz de Camargue est très apprécié en cuisine pour son goût qui rappelle la noix. On le consomme généralement avec une noisette de beurre et une pincée de sel, tout simplement ! Il accompagne également très bien le poisson, les fruits de mer et la viande, notamment la fameuse « Gardianne de taureau », une daube de taureau cuisinée au vin rouge et assaisonnée avec du laurier, du thym, de l’écorce d’orange séchée, du vinaigre, de l’oignon et de l’ail.
On trouve du riz de Camargue dans les supermarchés bien achalandés, notamment dans les supermarchés bio et les magasins de produits diététiques, et il est également possible de s’en procurer en ligne. Si vous vous rendez en Camargue, prévoyez de la place (et du poids) dans votre sac pour quelques paquets de superaliments made in France ! Sur place, le riz est bien meilleur marché et on peut en acheter de très nombreuses variétés.
Pour vous faire patienter jusqu’à votre prochain séjour arlésien, nous vous recommandons notre recette de makis de jambon de Bayonne au riz de Camargue !
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