D’un ton rock revendiqué, le vin nature attire les plus jeunes. Mais, ces vins ne sont ni tout à fait nouveaux, ni tout à fait vieux. Qui sont ces révolutionnaires ?
Vous n’aimez pas le poulet élevé en batterie ? Vous mangez bio ? Votre cœur ne bat que pour le rock, qu’il soit hard, country ou métissé ? Vous êtes peut-être fan, sans le savoir, du groupe français The Inspector Cluzo. Ces musiciens rock farmers sont installés dans le sud-ouest de la France, dans les Landes, au sud de Bordeaux. Ils défendent le retour à la terre. La même préoccupation habite aujourd’hui un nombre croissant de néo-vignerons qui, en rupture avec la viticulture productiviste, élaborent des vins osés : sans sulfites ajoutés. Des vins « à poil ». Alors pour se faire connaître, ils montent des groupes de rock, réalisent des films, écrivent des livres. Parce qu’aujourd’hui la révolution se fait à la vigne.
Un courant on the rocks
Le vin nature appartient au courant le plus actuel de la viticulture. Tout une génération de jeunes trentenaires branchés se déplace dans des salons, en dehors des circuits traditionnels, pour les découvrir. Ces apôtres du vin nature ressemblent aux défenseurs du légume vivant, du manger sain. Parfois décriés et considérés à contre-courant, ils sont pourtant le néo-courant du vin.
Que veulent-ils ? Des vignes cultivées avec soins, sans engrais ni pesticides de synthèse. Ils veulent faire l’impasse sur les additifs. Travailler de façon artisanale et équitable. Les adeptes du vin nature souhaitent construire un modèle inédit. Des jeunes retapent de vieilles parcelles de vignes pour s’y frotter. Le vin nature est le poil à gratter de la viticulture. Des vins « on the rocks » désormais dotés d’un syndicat et même d’une définition : « des vins qui sont l’expression naturelle du terroir ». Désormais la mention de » vin méthode nature, sans sulfites ajoutés » est permise sur les étiquettes de vin français. Et toc ! Et en plus ces vins sont nécessairement des vins biologiques.
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