Le 8 mars dernier, le monde célébrait la Journée internationale des droits des femmes. Ce mois-ci, Taste France continue de leur donner la parole. Fraîchement auréolée d’une troisième étoile Michelin à Londres et d’une seconde à Paris, la cheffe Hélène Darroze revient sur un parcours riche d’enseignements et d’espoirs.
Comment définiriez-vous votre cuisine ?
Si elle est à l’évidence gastronomique à Marsan comme au Connaught et plus bistronomique chez Jòia, elle porte partout la marque de mes émotions, de ma sensibilité : amour pour mon Sud-Ouest natal, authenticité, générosité, envies d’ailleurs… Mon enfance, mes apprentissages, mes rencontres, mes voyages la nourrissent à longueur de temps. Elle évolue forcément. Aujourd’hui plus qu’hier, je veille notamment à privilégier les circuits courts et donc les produits locaux.
Être une femme a t-il été un frein ?
Dans mon cas, pas vraiment. Durant mes années de formation au Louis XV à Monaco puis à la tête de mon premier restaurant à Paris dès 1999, j’ai d’abord éveillé une certaine curiosité autour de moi, tant nous étions peu dans le métier. Ensuite, j’ai tout de même dû attendre 40 ans et la mise en place d’une équipe solide avant d’être pour la première fois maman.
De manière plus générale, comment la place des femmes en cuisine a t-elle évolué ?
Elles sont de plus en plus nombreuses et reconnues. En témoignent les 3 étoiles obtenues cette année par Clare Smyth et moi-même dans le guide Michelin UK. Une distinction attribuée à seulement 7 femmes dans le monde. Le chemin à parcourir s’annonce long… Heureusement la passion est là qui nous anime et un changement des mentalités à notre portée. Les femmes ne doivent pas culpabiliser, être sûres de leur potentiel et croire en leurs rêves !
© ©Bernhard Winkelmann
Restaurant Marsan, à Paris.
Contributeur
Jérôme Berger
Rédacteur
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